Dans les murs de l’HFR: «Les barrières tombent»
L’Hôpital fribourgeois est mobilisé. Mais que se passe-t-il derrière ses murs, comment le personnel vit-il cette période intense? A tour de rôle, des collaborateurs de l’HFR témoignent dans la chronique de La Liberté. Suzanne Horlacher, responsable des soins, adjointe à la Direction des soins:
«L’enjeu en ce moment, c’est d’avoir les bonnes personnes et le bon matériel au bon endroit et au bon moment. Je ne dirais pas que c’est le stress, mais nous sommes sous pression, car il faut penser à tout. Chaque décision a des conséquences sur toute la chaîne. Les a-t-on toutes envisagées, le personnel est-il correctement informé? Je vous donne un exemple: si nous décidons de déplacer une activité, a-t-on averti les transporteurs?
Je suis fatiguée mais pas épuisée. En tant que responsable, j’assiste à diverses séances. A moi ensuite de faire redescendre les messages et remonter les informations. Je fais beaucoup de coordination. Mais tout le monde tire à la même corde. Les barrières tombent, nous revenons à l’essentiel. Des problèmes qui nous hantaient avant trouvent soudain une solution. Je suis scotchée par la solidarité et l’esprit de collégialité qui règnent entre nous, à l’HFR.
Nous avons lancé un appel pour obtenir des renforts. Plus de 200 personnes se sont déjà annoncées et pas seulement dans le domaine des soins. Nous préparons actuellement une base de données. Au fur et à mesure de nos besoins, nous saurons qui contacter pour transporter des malades, servir les repas, renforcer l’accueil à l’entrée, etc. Tous les métiers peuvent nous être utiles.
Nous apprécions les messages et manifestations de soutien. Mais la population doit surtout respecter les consignes. Sinon, ça n’ira pas. Ce n’est qu’en adoptant les bonnes pratiques que les gens nous aideront. S’ils ne le font pas, on court à la catastrophe.»
Magalie Goumaz
La Liberté (21 mars 2020)