Cancer colorectal: "Il peut passer longtemps inaperçu"

Chaque année, 4500 personnes en Suisse sont touchées par le cancer du côlon. Un dépistage précoce permet de bonnes chances de guérison. Frapp fait le point avec Rahel Odermatt, médecin adjointe en Oncologie au sein de l’hôpital fribourgeois.

Mars Bleu, c'est une opération dédiée à la lutte contre le cancer colorectal, le troisième cancer le plus fréquent en Suisse. Chaque année, 1700 personnes décèdent de cette maladie, qui se caractérise par une évolution souvent lente à l’intérieur du côlon ou du rectum à partir de petites lésions, des "polypes".



Les symptômes sont digestifs: "Les plus fréquents sont une modification nouvelle des selles, par exemple des diarrhées ou une constipation. Ou encore du sang dans les selles, des douleurs nouvelles et persistantes au niveau du ventre", liste l'oncologue Rahel Odermatt (HFR). Une perte d'appétit ou de poids

doivent aussi alerter.



Parce qu'il évolue sur une longue période, le cancer colorectal peut passer inaperçu. D'où l'importance du dépistage. "Si la prise en charge arrive suffisamment tôt, le cancer peut en général être guéri", poursuit-elle.



Ne pas avoir peur de la coloscopie

Le risque de développer la pathologie augmente avec l'âge. La coloscopie est le moyen le plus fiable pour la détecter, explique la spécialiste. S'il y a des antécédents familiaux, ou une maladie chronique de l'intestin, le dépistage interviendra plus tôt. Parmi les autres facteurs de risque: la consommation de

viande transformée, l'obésité, l'inactivité physique ou encore le tabac et l'alcool.



Si la coloscopie peut faire peur, l'analyse de sang invisible à l'oeil nu dans les selles est un moyen de déceler des signes avant-coureurs chez les patients asymptomatiques. "Mais ça reste un examen de deuxième choix", selon Rahel Odermatt.



Le retrait de la tumeur par chirurgie laparascopique est souvent le premier traitement, en cas de cancer localisé. Selon la taille de la tumeur et d'autres facteurs de risque, la chimiothérapie peut être proposée après l'opération.



Dans le canton de Fribourg, la campagne de dépistage systématique a été lancée en 2020. Les personnes

entre 50 et 69 ans reçoivent une invitation à se faire dépister.

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