Les tiques : Des parasites bien discrets
Actuellement, les conditions sont idéales pour la tique et elle revient en force depuis quelques semaines, avec son triste cortège de maladies. Présentation de la bête noire des randonneurs-euses et autres amoureux-euses des forêts et quelques astuces pour s'en protéger.
La tique, cet acarien de la classe des arachnides, est présente toute l'année, mais est particulièrement active au printemps et en automne, lorsque les températures sont comprises entre 14 et 24 degrés et qu'il y a de l'humidité. Vivant jusqu'à 1,5 mètres du sol, elle apprécie les forêts de feuillus et mixtes avec un sous-bois dense, les lisières et les clairières ainsi que les rivages boisés, les haies et les prairies avec de hautes herbes. On la trouve jusqu'à 2000 mètres d'altitude, sur tout le territoire suisse.
Comme la tique a besoin de sang pour se développer, elle cherche un hôte, s'y agrippe, le mord – sans lui faire mal, grâce à un anesthésiant – et s'en nourrit goulûment. C'est ainsi qu'elle peut inoculer des maladies, comme l'encéphalite à tique et la borréliose de Lyme. Les tiques sont vectrices de l'encéphalite dans certaines zones de Suisse (voir la carte) et de la borréliose de Lyme sur tout le territoire national. Actuellement, l'ensemble du canton de Fribourg est considéré comme une zone à risque.
- Encéphalite à tique
C'est une infection virale grave qui touche plusieurs centaines de personnes chaque année, affectant les méninges et le cerveau. Une à deux semaines après la piqûre, des symptômes d'allure grippale apparaissent puis, après quelques jours, disparaissent. Pour la majorité des gens, l'histoire s'arrête ici et ils resteront immunisés à vie. Mais dans 5 à 15 % des cas, l'infection va toucher le système nerveux central et se manifester sous forme de raideur dans la nuque, maux de tête violents ou encore vertiges. Plus gravement, une paralysie des bras, des jambes ou des nerfs faciaux peut s'installer. Environ 1 % des personnes qui présentent ces symptômes décèdent. - Borréliose de Lyme
Elle touche entre 6'000 et 12'000 personnes chaque année. Les premiers symptômes sont une rougeur cutanée de forme annulaire, accompagnée de symptômes d'allure grippale. Certains patients peuvent ensuite passer à un deuxième stade, dès lors que la peau, le système nerveux, les articulations ou encore le cœur sont atteints. Elle se soigne avec des antibiotiques.
On peut se prémunir des piqûres en :
- portant des vêtements couvrants, de couleur claire et des chaussures fermées ;
- évitant les zones à risque ;
- utilisant des répulsifs antitiques ;
- contrôlant après chaque sortie en forêt les zones suivantes : genou, intérieur de la cuisse, aine, cou, nuque et creux des aisselles.
La vaccination est utile uniquement pour l'encéphalite à tique, en trois injections. Elle peut se faire toute l'année, mais est idéale durant l'hiver. L'OFSP recommande d'effectuer un rappel tous les 10 ans.
- Surtout ne pas enduire la tique (huile, alcool, etc.). Cela l'agresserait et elle pourrait vomir bactéries et virus.
- L'enlever rapidement, avec une pince à tique ou une pince à épiler (le cas échéant avec ses ongles) et la retirer en une seule fois, progressivement.
- Désinfecter et surveiller le point de piqûre.
- En cas de doute, consulter un médecin.
Malgré tous ses défauts, la tique pourrait s'avérer utile. Outre nourrir quelques insectes et passereaux, elle pourrait servir la science. En effet, une équipe de l'Université libre de Bruxelles a découvert une molécule pleine de promesses dans la salive de la tique. Elle préviendrait – excusez du peu ! – la thrombose veineuse profonde, les accidents vasculaires cérébraux, les embolies pulmonaires et les accidents cardiaques.