Une journée au centre de commandement

Chef de la cellule de conduite du Centre de commandement, le PD Dr. Lennart Magnusson, médecin-chef de service d’anesthésiologie, a vécu la crise au cœur de ce dispositif inédit.

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7h La journée commence par une réunion de la cellule de conduite inter-hospitalière, dans l’une des salles attenantes au Centre de commandement, dans le bâtiment du Master. Sont présents, David Queloz directeur du Daler, Diane Cotting, directrice de la Clinique Générale, le Dr Jean-Marie Michel, président de Médecins Fribourg, notamment. Il faut coordonner l’activité entre les cliniques, pour organiser les filières covid, par exemple, ou décider comment relayer les urgences de Fribourg. Des questions s’imposent : « Comment continuer à fonctionner si les sages-femmes tombent malade ? »

8h Retour au Centre de commandement. On fait le point sur les dernières 24h avec les adjoints et assistants de direction. Les derniers chiffres viennent de paraître, nous préparons un résumé pour la cellule de conduite.

8h30 Réunion de la cellule de conduite dans une salle spécialement installée avec micro et distances de sécurité. Sont présents, le directeur général, le représentant de la médecine interne, les médecins-chefs des soins intensifs et des urgences, le Prof. Chuard de l’infectiologie, divers membres du Conseil d’administration ainsi que la direction de la communication. Et, en visio-conférence, les représentants des sites hospitaliers et les différents partenaires. Chacun leur tour les participants informent sur la situation actuelle, présentent leurs problèmes et posent leurs questions. Parfois, nous arrivons à décider ensemble d’une mesure à prendre, et parfois, il faut remonter au niveau cantonal par le biais du directeur médical, Dr Ronald Vonlanthen, également membre de l’OCC (Organe cantonal de conduite) et de l’OCS (Organe cantonal de santé) : Est-ce qu’on aura assez de matériel ? Faut-il appeler des renforts ? etc.

9h Premier huddle* du Conseil de direction. Résumé de la situation et discussion des points sur lesquels la direction peut intervenir, comme le recrutement d’auxiliaires par exemple.

9h30 De petits groupes de travail s’organisent pour approfondir certaines questions et trouver des solutions. Par exemple, comment l’HFR pourrait intervenir dans les EMS ? Ou face à l’inquiétude de la progression des patients hospitalisés aux Soins intensifs, faut-il prévoir des transferts à Berne ?

11h Passage à mon bureau en Anesthésiologie, dont l’activité a été réduite mais maintenue pour les interventions d’urgence et la maternité, notamment. Une grande partie du personnel de mon service est en renfort aux Soins intensifs.

12h La pause de midi n’en est pas vraiment une. Un sandwich sur le pouce avec mon adjoint, le Dr Pavel Kricka ou avec Mme Catherine Dorogi, directrice des soins, à son bureau, tout en discutant de la situation.

13h Présentation de la situation aux médias. Notre service de communication a organisé de nombreux points presses afin de maintenir informée la population.

14h00 Groupe d’évaluation de la courbe épidémique avec un mathématicien et le Prof. Chuard, infectiologue. Ces chiffres nous ont aidé à nous préparer pour différents scénarios et à faire comprendre aux équipes la gravité de la situation. Mais heureusement les pires scénarios ne se sont pas réalisés.

15h Séance d’information pour les médecins-chefs à l’auditoire Jean Bernard, HFR Fribourg – Hôpital cantonal.

15h30 Réunion et discussions pour organiser la sortie de la crise et l’entrée dans la phase chronique de l’épidémie.

16h Les groupes de travail s’enchaînent au Centre de commandement jusqu’à la fin de la journée.

19h Fin de la dernière séance. Je peux rentrer chez moi. Du 9 mars au 12 avril, les journées de travail se sont suivies ainsi du lundi au dimanche. Après, les semaines ont petit à petit repris un rythme un peu plus normal.

*Huddle : petite cellule de discussion spécialisée, rattachée à un service en particulier.

H24 / Printemps 2020

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